L’allongement de la durée de la vie constitue un progrès remarquable, possible grâce aux progrès de la médecine et de la prise en charge des seniors. Cela permet de profiter plus durablement de nos parents et grands-parents. Pourtant, avec le vieillissement, il faut quelquefois prendre des décisions pour eux et les placer. Mais dans quel établissement : une maison de retraite ou un EHPAD ?
Maison de retraite et EHDAP : comment les distinguer ?
Certains seniors ; même s’ils peuvent être confrontés à une baisse d’acuité visuelle ou auditive ; ne perdent pas en autonomie, au fil des ans. Pourtant, le fait de vivre seuls dans un domicile quelquefois trop grand, de ne pas supporter la solitude, après la perte d’un conjoint peut les amener à considérer le fait de vouloir partir en maison de retraite.
Il s’agit d’un établissement qui accueille, de jour comme de nuit, des personnes âgées qui ne sont pas dépendantes. Le personnel peut prodiguer des soins courants, mais la structure ne possède pas les moyens en personnel pour répondre aux besoins de personnes en perte d’autonomie qui auraient besoin de soins particuliers et/ ou constants.
Les maisons de retraite peuvent se trouver dans le public ou le privé ; sachant que les prix sont plus élevés dans le privé, pour des prestations plus élargies, mais une prise en charge équivalente au niveau de la qualité des soins. Leurs tarifs étant plus abordables, les maisons de retraites publiques sont prises d’assaut et il peut être difficile de trouver une place facilement pour une personne âgée.
Quand les personnes sont tout à fait autonomes, mais ont besoin uniquement de surveillance, du fait de leur âge pour éviter les incidents, on peut aussi parler de résidences seniors. Le niveau de prestation peut alors être tout autre, avec des logements individuels, la possibilité de prendre ses repas en collectivité ou non mais aussi de participer à des activités communes (sport, loisirs…).
Une prise en charge différente au niveau des soins apportés en EHPAD
Une maladie neurodégénérative, comme Alzheimer, un cancer qui a affaibli leur système immunitaire ou un début de sénilité peuvent conduire les personnes âgées à une perte d’autonomie.
Celui-ci doit être constaté par des professionnels du Département (MDPH : Maison Départementale des Personnes Handicapées), généralement une assistante de service social et une infirmière qui viennent chez la personne pour lui faire passer des tests et lui poser des questions.
En fonction du niveau de perte d’autonomie qui s’établit en paliers de GIR (Groupe Iso Ressources) selon une grille prédéfinie (AGGIR), la personne est classée en GIR allant de 1 à 6. Une personne en GIR 6 est totalement autonome. Alors qu’une personne en GIR1 est en perte d’autonomie totale. Cela veut dire qu’elle aura besoins de soins médicalisés constants, par une équipe pluridisciplinaire.
Dans ce cas, mais aussi à partir du GIR 4, une personne peut être admise en EHPAD ; c’est-à-dire un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes. Cet établissement fait l’objet d’une convention signée conjointement par l’ARS (Agence Régionale de Santé), le Conseil Général du Département (dont dépend la MDPH) et la maison de retraite médicalisée pour personnes âgées dépendantes.
Il faut pourtant qu’elle répondre à deux autres critères, à savoir l’âge (il est impossible de rentrer en EHPAD avant 60 ans), mais aussi le lieu de résidence. En effet, ce dernier critère va déterminer le tarif qui est pratiqué dans l’EHPAD, sachant que la dépendance donne droit au versement d’une aide : l’APA (Aide Personnalisée d’Autonomie), qui va contribuer à financer l’établissement, en partie.
Un médecin décide, selon le GIR, l’entrée en EHPAD et il faut alors établir le Dossier Unique d’Admission en EHPAD (à faire compléter par les proches, la personne âgée en fonction de ses capacités et le médecin).
Il faut savoir que le taux d’occupation des EHPAD est actuellement de 100%. Il faut donc attendre qu’une place se libère pour pouvoir y être hébergé.
L’anticipation ; par les proches quand la perte d’autonomie s’accélère ; est le meilleur moyen de pouvoir trouver une solution pérenne quand le maintien à domicile s’avère dangereux et impossible.
Une différence de prix entre la maison de retraite et l’EHPAD :
Si la nature et la qualité des soins sont évidemment importantes, ce ne sont pas les seules qu’attendent les séniors de leur future résidence.
Même en maison de retraite classique, ils peuvent, s’ils en ont les moyens financiers, vouloir se tourner vers des établissements proposant des prestations de luxe. Cela fera bien sûr monter considérablement le prix au mois, sachant qu’il varie entre 300 et 1 400 euros. Attention, cependant, cela ne constitue « que » l’hébergement en lui-même et ne tient pas compte des repas, des charges ou encore des services complémentaires que souhaiterait obtenir le senior.
Quant aux EHPAD, là encore, leur prix n’est pas fixe, puisque cela dépend du niveau de prise en charge de la dépendance, mais aussi de l’ensemble des prestations qui sont proposées, pour améliorer le quotidien des hébergés. On estime qu’un EHPAD en entrée de gamme peut avoisiner les 1 500 euros par mois. Pour des prestations plurielles et luxueuses, ce tarif augmente considérablement puisqu’il peut monter jusqu’à 6 000 euros par mois.
Il est bon de noter que le placement en EHPAD ne peut être que temporaire, suite à une maladie ou un accident qui a privé le senior de ses capacités ou si la famille souhaite aménager son intérieur, afin de faciliter le maintien à domicile, avec l’aide d’un ou de plusieurs professionnels. Le coût alors, peut être majoré, selon les établissements, de 10%, par rapport au prix pratiqué habituellement pour une admission à long terme.
Enfin, il faut aussi faire la distinction, après l’EHPAD, des Unités Alzheimer ou Maison Alzheimer. Leur appellation peut changer d’une région à l’autre. Cette maladie neurodégénérative suppose des soins spécifiques et constants, mais aussi une vigilance accrue au regard du comportement des personnes atteintes qui peut changer. Ces établissements ont été ouverts, pour accueillir spécifiquement ce public, même si certains EHPAD les prennent en charge. L’accompagnement est personnalisé, pour retarder autant que faire se peut la progression inéluctable de cette maladie.